

140 pages
Illustrations n. et b.
Editions du Petit Pavé 49 Brissac-Quincé
Imprimerie
La Botellerie 49 Vauchrétien
Nouvel
ouvrage dans la collection " Maison
Noire " de l'éditeur
Quelques
extraits :
1
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France 3 Centre... Consternante nouvelle...
Le cadavre dénudé dune
jeune fille est retrouvé dans un
sous-bois... Une fois de plus... les journalistes
estiment probable lhypothèse
dun crime sexuel.
Navrant. Grotesque même. Il en aurait
chialé.
Bourbonnais avait passé la soirée
précédente à flâner
et admirer le coucher de soleil autour
du plan deau, alors quune
pauvre jeune fille sétait
fait agresser, perdant la vie en plein
bois à quelques centaines de mètres
de là.
Il nen revenait pas. Lui, un pro,
commissaire divisionnaire à la
PJ de Vichy, formé dans sa jeunesse
au Canada... Les criminels navaient
plus aucune retenue.
Il revivait les faits : à lheure
précise du décès,
20h30, il se trouvait au bord de leau,
assis sur un banc, à bailler aux
corneilles. La fille, elle, subissait
les pires sévices dans sa voiture
arrêtée sur un chemin creux,
à moins de cinq cent mètres,
à vol doiseau.
*Petit logiciel destiné à
transmettre une information sur un ordinateur
ou un téléphone cellulaire.
Dun côté lancien
émigré appréciait
la douceur de vivre en ce samedi de mars
radieux au cours duquel il était
venu goûter un repos bien mérité
sur la terre de ses ancêtres. Descendu
à Henrichemont, à lhôtel
du Buf avec son épouse, il
avait revisité la région,
IvoylePré, La Chapelle-dAngillon
: le lac olympien, sous les gazouillis
printaniers des berges boisées,
et le château se chauffant léchine
aux feux du couchant. De lautre...
Bourbonnais frémissait dhorreur
et de rage. Il préférait
ne pas savoir, tirer un voile pudique
imaginaire. Par son métier, il
se voyait souvent confronté au
sordide, mais jamais il ne shabituerait.
La Chapelle-dAngillon : château
de Sully et plan deau. Une fille
charmante. Un beau visage régulier,
encadré dondulations brunes.
Souriant à la vie. La télé
avait passé sa photo dès
le matin. Le nom du hameau dorigine,
appartenant à la commune dIvoy,
avait
subitement gelé le brouhaha au
bar du Buf où le couple Bourbonnais
prenait son petit déjeuner.
Regarde ! avait dit le commissaire
à son épouse, lindex
levé en direction du grand écran
plat accroché dans langle
surmontant la porte dentrée.
Quoi donc ?
La gendarmette !
Ah oui. Je crois lavoir déjà
rencontrée, admit Mme Bourbonnais.
Bien sûr, cest la fille
de Martin.
Le commissaire parut si content quil
en oublia presque découter
linterview donnée par la
jeune femme. Plusieurs consommateurs sétaient
retournés,
le fixant froidement car il navait
pas su contenir sa voix, grave et forte
de nature, ni son accent québécois.
Outre lindignation, Bourbonnais
sentait monter en lui lexcitation
du terrain. Il se trouvait au cur
de laction. Témoin.
« Nous navons rien vu »,
objecta sa femme. Présence indéniable.
Il ne fallait jamais préjuger des
développements dune enquête.
Chaque détail avait son importance.
Il se devait dapporter son concours.
« À une jeune et mignonne
investigatrice ! » souligna lépouse.
À la fille de son vieux subordonné
Roland Martin, brigadier-chef pendant
des années au commissariat de Vichy.
Maintenant retraité. Une aubaine.
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