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ISBN 978-2-9504430-9-0     50 p.


Récit

        L'Allier, cours d'eau sauvage, indomptable, traverse son département homonyme en ravinant les berges hautes qui tentent de le contenir. En hiver son flot impétueux coupe les méandres. L'été ses grèves accueillent les baigneurs. Toute l'année il est fréquenté par les pêcheurs et les promeneurs. Aimée, respectée, parfois cruelle, souvent douce, la rivière est au centre des loisirs de la société de l'après-guerre et des années 50 et 60.

L'Allier est masculin. À l'instar des autres noms français portant la même terminaison. On pense instinctivement au département et en second lieu seulement, à la rivière. La Révolution a ignoré les noms des provinces, évocateurs de l'Ancien Régime, et le nôtre (le Bourbonnais), trop proche de la royauté. Le cours d'eau a ainsi donné son nom à un territoire pratiquement identique à celui de la province qui avait déjà été réduite par rapport à l'antique duché.
Officiellement, c'est une rivière. Pourtant, sa masculinité la rapproche du fleuve. On a parfois même affirmé que l'Allier constituait le cours principal puisque les saumons, depuis l'océan, remontent jusqu'à sa source.../

Reportons-nous aux plus belles années de la rivière. Avant l'ère des piscines privées et même collectives. Je pense à l'après-guerre, aux années 48, 49 et suivantes. Peut-être est-ce une conséquence de la présence de camps militaires dans la région, plus probablement pour des raisons stratégiques liées à sa localisation géographique, plusieurs ponts sur l'Allier ont sauté pendant le conflit. Le Veurdre, Châtel-de-Neuvre, Chazeuil, par exemple. Ils furent remplacés par d'incommodes structures provisoires. Celui de Chazeuil vient juste de renaître. Bien posées sur de solides piliers en pierre, ses belles arches neuves régulières enjambent allègrement le cours d'eau. Deux trottoirs bien dessinés permettent d'aller chercher en son milieu une vision aérienne du courant. Vigoureux en amont contre l'obstacle de la pile qu'il contourne. Le piéton traverse la chaussée sans grande difficulté, tant la circulation est sporadique. Fugace en aval où il abandonne une petite retenue dans laquelle le regard cherche les poissons..../

Dix ans plus tard, lorsque j'ai quatorze ou quinze ans, lors des chaudes journées d'été, l'envie nous prend de nous baigner, d'apprendre à nager. Seuls les grands centres urbains vont pouvoir construire des piscines à la fin des années cinquante, Vichy-Bellerive ou Moulins. Il faudra attendre une autre décennie pour que les villes de taille plus modeste comme Saint-Pourçain ou Varennes, puissent s'équiper.
N'importe, fidèles à la tradition, nous rejoignons à bicyclette une grève proche de l'agglomération où nous serons nombreux à pratiquer les activités de plage. Nous marchons comme des acrobates en pénétrant dans l'eau. Puis la démarche se délie lorsqu' augmente la profondeur. Là où le courant n'est pas violent, ma sœur me montre les mouvements de la brasse..../

Un autre cours d'eau nous accueille parfois, la Sioule verdoyante, lorsque nous avons le courage de pédaler jusqu'au pont de Contigny. Le courant moins fort y rend la baignade plus sûre. Car en fait la rivière présente des dangers. Les gués sont rares. Si le nageur inexpérimenté s'aventure dans le lit au-delà du raisonnable, il peut être entraîné dans la zone profonde et agitée, et perdre pied. J'ai souvenir de plusieurs cas de noyade concernant de jeunes baigneurs ou même des pêcheurs ne sachant pas nager, qui s'étaient risqués en barque sur l'Allier sans accessoire de sauvetage. Parfois des groupes de jeunes, intrépides et sans doute inconscients des risques encourus, s'adonnent à des joies bruyantes en sautant dans l'eau depuis un éperon rocheux..../

À quatorze ans, je suis pêcheur de ruisseau. Le Valençon, sillonné par une eau relativement claire, est poissonneux. Armé d'une petite canne en roseau, j'attrape des épinoches piquantes, des goujons joufflus et ce qu'on appelle " garbeau ", poisson plus gros aux nageoires rouges, qui doit être une variante effilée du gardon.
Plus âgé, je fais mes débuts dans l'Allier. De l'eau peu profonde d'une grève, on tire l'ablette qui miroite au soleil. .../

Histoire : l'incroyable histoire des antécédents du pont Régemortes, la navigation, les ponts qui ont sauté en 1940, illustrations.

Les ponts du département de l'Allier.

Notions géographiques diverses.

(Programme Loire Nature

Conservatoire des Espaces et paysages d'Auvergne)

 

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