
Petite
Histoire de la Drôme
Pour
vivre heureux, vivons cachés...
La Drôme a bien compris le message,
elle qui na pas dhistoire
ou plutôt pas de livre dhistoire
spécifique, tandis que lArdèche,
sa sur voisine, fourmille d'ouvrages
sur son passé. La Drôme
est une terre de passage, dévastée
du nord au sud pendant des siècles.
La Révolution a créé
le département ex-nihilo. Celui-ci
est-il resté un artifice ? Deux
siècles ont passé. Séparée
de sa province du Dauphiné, l'entité
drômoise est très bien
vécue. Peu de ses habitants se
sentent Dauphinois même sils
cuisinent le gratin... La Drôme
du Sud sest autoproclamée
provençale tandis que le Nord
du territoire sattache le vocable
« colline ». Malgré
ces disparités, il fait bon vivre
dans la Drôme ! Il ne faut surtout
pas lébruiter
les
peuples heureux nont pas dhistoire
! Remédions à cette lacune
en espérant ne pas perturber
sa douce quiétude. On trouvera
dans cet ouvrage d'accès aisé
et ludique : une présentation
du département de la Drôme
sous ses différents aspects contemporains,
l'Histoire du territoire en suivant
des chapitres chronologiques, des pages
d'activités, questionnaires à
double choix, mots croisés, mots
mêlés.
Claude
Ferrieux est l'auteur de Meurtre
à Romans (2011), qui a rencontré
un accueil très favorable de
la part du public. Ancien professeur
agrégé d'italien, il s'intéresse
à l'Histoire. Après plusieurs
romans historiques et un ouvrage s'adressant
aux lecteurs de 7 à... 97 ans,
sur sa région d'origine, le Bourbonnais,
il récidive avec cette Petite
Histoire de la Drôme, département
où il vit depuis plus de 10 ans.
«
LA PREMIÈRE HISTOIRE DE LA DRÔME
! À METTRE ENTRE TOUTES LES MAINS
CURIEUSES... », RENÉ SAINT-ALBAN.
192
PAGES 13 EUROS
La
création du département
de la Drôme
Elle date de 1790, sur un territoire
précédemment
inclus dans la province du Dauphiné
(chef-lieu
Grenoble). Chabeuil, initialement
désigné comme cheflieu,
fut remplacé par Valence dès
1790.
Il englobait aussi des communes appartenant
à la
Provence (au sud-est,
dans les Baronnies), et au
Comtat
Venaissin (sud-ouest,
territoires de la papauté
d'Avignon), qui se trouvaient
enclavées dans le Dauphiné.
En 1790, Orange et Carpentras (district
de l'Ouvèze),
furent rattachées à la
Drôme...

L'époque
gauloise
.../
Des fouilles fructueuses ont été
conduites au
Pègue (colline Saint-Marcel)
de 1955 à 1985. L'âge du
Fer (le temps des Gaulois), a laissé
de nombreux
vestiges comme les poteries pseudo-ioniennes
qui,
influencées par la civilisation
grecque, témoignent
des nombreux échanges qui eurent
lieu entre
Massalia (Marseille) et les peuples
gaulois qui
achetaient vin et huile aux Grecs de
Massalia et leur
vendaient des céréales.
/...

Chapelle
romane de Colonzelle : un linteau galloromain
récupéré et posé
à l'envers, représente
un pont et des tonneaux
Émergence
des Comtes d'Albon,
naissance du Dauphiné
L'origine de la famille des Guigues
est controversée,
on la situe généralement
en Vivarais. Le
premier document qui atteste leur possession
de
biens vers Roussillon, date de 996.
Partis du bas de
l'échelle sociale, ils vont se
constituer un patrimoine
foncier de propriétés
et châteaux
(« par une politique
matrimoniale habile tout en accaparant
les charges
épiscopales » et l'acquisition
de « terres ou de
droits"publics", laïques
ou ecclésiastiques, usurpés
» en
outre, « ils vont se bâtir
une armature castrale qui va leur
permettre d'être maîtres
du ban et donc des droits de
justice, source de revenus économiques
importants. »
Chantal Mazard, Dauphiné France
P.U.G.)
Ils sont implantés près
de Roussillon, mais aussi à
Vizille, non loin de Grenoble. Progressivement,
ils
s'établissent à Moirans,
Champsaur (Hautes-Alpes),
en Oisans, en Grésivaudan, en
Briançonnais et vers
1070, dans la vallée d'Oulx (actuellement
en Italie).
Au début du XIe siècle,
les Guigues s'emparent du
titre de Comte, et en 1079, ils ajoutent
la localisation
d'Albon, prélude à la
naissance du Dauphiné.

La
tour d'Albon
À
la pointe du combat pour la liberté
(cf. Robert Chagny,
Dauphiné France P.U.G.)
Dans la Drôme, à Étoile
(près de Valence),
se tint le
29 novembre 1789, une des premières
fédérations
(rassemblements de
gardes nationaux), qui se
multiplieront
en Dauphiné et en France, jusqu'à
la fédération parisienne
du 14 juillet 1790. Mai 1788 : le début
de la crise..../

Claude-Pierre
Delay dAgier, maire de Romans
10
septembre : assemblée préliminaire
de Romans
Cette assemblée consultative
a pour mission depréparer la
nouvelle constitution des états
du Dauphiné qui sera soumise
au roi. Cette constitution (due
pour l'essentiel à Mounier et
Bathélémy d'Orbanne),
élaborée en septembre,
fut
adoptée en novembre (sans
tenir compte des modifications que Louis
XVI avait tenté d'imposer).
Les États sont composés
de 144 membres (24
du clergé, 48 de la noblesse
et 72 du Tiers-État).
Les membres de droit (barons
du Dauphiné) sont
supprimés, tous les députés
sont élus (pour
le Tiers, le suffrage censitaire reste
de règle). .../
Le
renouveau républicain (1870)
La République sage qui a su étouffer
la Commune,est bien accueillie dans
la Drôme.L'Histoire de la vie
politique locale est jalonnée
par plusieurs personnages illustres.
Philippe
Mathieu (1808
- 1865) dit Mathieu de
la Drôme Sous la Monarchie
de Juillet, il côtoie les milieux
de l'opposition à Paris, puis
dans la Drôme. En 1848, ilest
élu à l'Assemblée
législative, où il siège
sur les bancs de la Montagne et se proclame
pour un socialisme « qui doit
purifier les sources de la propriété.»
Arrêté lors du coup d'État
de 1851, il est exilé et ne rentre
qu'après l'amnistie de 1859.
Dès lors, il s'occupe de météorologie
et publie un almanach.
Théodore
Morin (1814 - 1890)
Fils du conseiller général
et maire de Dieulefit, héritier
d'une famille de manufacturiers drapiers,
il fut député de la Drôme
de 1848 à 1870. Libéral,
il publie en 1845 un Essai sur l'organisation
du travail et l'avenir des classes laborieuses.
Ce notable sera récompensé
par l'Empire du titre de Baron de Malsabrier.
Émile
Loubet (1838 -
1929) Issu d'une famille
d'exploitants agricoles cossus à
Réauville (près
de Grignan), fils du maire
de Marsanne, il fut avocat à
Montélimar, conseiller municipal
de Grignan, conseiller général
puis président du Conseil Général,
maire de Montélimar (1870
- 1899). Élu député
de la Drôme
(gauche modérée, 1876
- 1885), puis sénateur
(1885 - 1899),
il fut ministre des Travaux publics,
président du Conseil
(1892), président
du Sénat (1896
- 1899), et président
de la République
(1899 -
1906).
Maurice
Faure, petit-fils et arrièrepetit-fils
de maires de Saillans allié à
la famille des Barnave, il sera élu
député de la Drôme
de 1885 à 1902, et sénateur
jusqu'en 1919. Il fut ministre de l'Instruction
publique et des Beaux-Arts en 1910.
Jules
Pomaret dit Jules Nadi (1872
- 1928) Franc- maçon,
socialiste en 1898 et secrétaire
de la fédération drômoise
de la S.F.I.O. créée en
1905, il est élu conseiller général
(Grand - Serre,1910,
Romans 1919 - 1928), député
de Valence de 1914 à 1928, et
maire de Romans de 1920 à 1928.
Dans sa ville, il a eu une action novatrice
et sociale (office
d'habitation bon marché, construction
d'une cité - jardins, des halles
de Romans, consultation des nourrissons).
La
Seconde Guerre mondiale
.../
Les
petits groupes de Résistants
s'intègrent, après 1942,
à des mouvements plus vastes,
au nord, tournés vers Lyon, M.U.R.
(Mouvements Unis de Résistance),
au sud les F.T.P. (Francs-tireurs
et Partisans), sont proches
du parti communiste, et le
réseau Buckmaster dépend
des services britanniques.

Maquis F.T.P. à Châteauneuf-de-Bordette
